Reconnaitre les palmiers de Martinique


Que seraient nos paysages tropicaux sans les palmiers? Ces végétaux, qui ressemblent à des arbres mais n’en sont pas, séduisent les visiteurs mais aussi les collectionneurs! Lorsqu’on évoque les palmiers de la Martinique, très peu sont en réalité originaire de Martinique. Ils ont été introduits par l’homme et se sont acclimatés au point de se naturaliser, c’est à dire qu’ils se reproduisent et se dispersent seuls dans le milieu naturel. 9 espèces sont indigènes des Antilles françaises et Aiphanes minima (chou piquant) est le seul palmier endémique de la Martinique.

Saviez-vous qu’en Martinique, il existe plusieurs superbes collections à admirer chez les passionnés? Par exemple, la palmeraie de Fabrice Ghisalberti à Sainte-Luce abrite plus de 500 palmiers sur un terrain immense que ce passionné a aménagé tout spécialement. Et ce n’est pas fini, la collection de palmiers continue de grandir au gré de ses trouvailles. Il y a également la collection de l’habitation Clément avec son allée de palmiers ou celle du jardin de Balata ou du domaine de Tivoli. Plus confidentielle, la collection de palmiers du parcours de santé de Chazeau au Morne-Rouge recèle parmi ses 300 palmiers (71 espèces différentes) des spécimens très rares.

Mais il n’est pas nécessaire de parcourir la Martinique en long et en large pour découvrir les palmiers. En ouvrant les yeux, il est possible de les rencontrer un peu partout en zone urbaine, dans les cours, les parkings, les bords de route. Mais savez-vous reconnaître les palmiers de Martinique? Voici quelques indications pour mieux les observer, distinguer les grandes familles et apprécier les spécimens que vous croisez peut-être tous les jours sans même les remarquer.

Le tronc du palmier: le stipe

N’étant pas un arbre, le palmier n’a donc pas de tronc, mais un stipe fait de fibres serrées, voire même plusieurs selon les espèces (le multipliant ou Dypsis lutescens présente des stipes multiples).

stipes multiples palmier multipliant (Dypsis lutescens)
Les stipes multiples du palmier multipliant (les pétioles sont jaunes quand il est exposé au soleil)

Celui-ci peut être lisse ou annelé (présentant des anneaux). Sa base peut être renflée ou pas comme dans le cas du palmier bouteille (Hyophorbe verschaffelti). Et certains présentent même des épines comme le palmier Glouglou ou Banga devenu rare (Acrocomia aculeata) ou le chou piquant appelé parfois Bactris (Aiphanes minima) que l’on trouve en forêt.

Pour certains, les bases foliaires persistantes montent le long du tronc en spirales, créant de loin une impression de damier comme chez le talipot ou le palmier Bismarck.

Au bout du stipe, un unique bourgeon génère à la fois les feuilles et les inflorescences. Certains palmiers présentent une gaine foliaire, d’un vert vif qui abrite les jeunes feuilles et les inflorescences à venir).

La hauteur du tronc donne aussi un indice sur l’espèce de palmiers auquel on a affaire, comme le palmier royal qui peut culminer à 40 mètres de haut ou au contraire le palmier rhapis, buissonnant qui ne dépasse pas les 5 m de haut.

La couleur du tronc, le plus souvent grisâtre peut néanmoins réserver des surprises comme avec le Cyrtostachis renda ou palmier rouge d’Indonésie.

Les feuilles de palmiers: les palmes

Les feuilles des palmiers sont de quatre types, ce qui permet en général, avec les caractéristiques du tronc, d’identifier au moins le genre auquel il appartient:

  • La feuille pennée, dite « en arête de poisson » des palmiers royaux ou des cocotiers, c’est l’archétype même du palmier, celui qu’on dessine les yeux fermés. Parfois, les foliotes sont insérés dans toutes les directions le long de l’axe central , donnant une impression touffue comme dans le cas du palmier queue de renard (Wodyetia bifurcata)
palmier de noel ou palmier royal nain (Adonidia merelii)
Photo: le palmier royal nain (Adonidia Merelii) présente des feuilles pennées. On observe le manchon foliaire et le tronc annelé. Sa fructification rouge et verte lui a valu le nom de palmier de Noël.


  • La feuille bipennée, c’est à dire que les foliotes s’orientent selon 2 axes, comme le palmier céleri (Caryota mitis) dont les foliotes triangulaires à bords découpés sont très caractéristiques du genre Caryota.
palmier céléri (Caryota mitis)
La feuille caractéristique du palmier céléri (Caryota mitis) en queue de poisson et son inflorescence spectaculaire


  • La feuille palmée (en éventail) caractéristique des lataniers et notamment du palmier balai (Coccothrinax barbadensis) endémique des Petites Antilles
Pritchardia pacifica (latanier des Fidji)
La feuille du Pritchardia Pacifica ou latanier des Fidji est caractéristique de cette famille des lataniers: elle forme un éventail plissé très caractéristique de cet arbre souvent plantés dans les espaces publics en raison de son entretien facile


  • La feuille costapalmée: en éventail mais avec une côte centrale comme le célèbre talipot qui ne fleutrit qu’une fois au bout de 30 ans avant de mourir.

La feuille d’un palmier est toujours composée, c’est à dire qu’elle comprend plusieurs foliotes (feuille pennée) ou plusieurs segments (feuilles palmées). Leurs formes, leurs couleurs (comme le bleu très caractéristique du palmier Bismarck), leur disposition (comme les grandes feuilles en éventail quasiment à l’horizontale de Licuala grandis) vont permettre d’identifier le type de palmier auquel on a affaire.

Palmier bleu ou palmier bismarck
Le palmier Bismarck a une couleur bleue très caractéristique. Son tronc présente également des formes de damier grâce aux bases foliaires persistantes.


Sur certains palmiers, les feuilles mortes forment une jupe qui pend le long du tronc comme le Washingtonia. C’est aussi une caractéristique intéressante pour les distinguer.

L’inflorescence du palmier (fleurs, fruits)

Sa position est très caractéristique pour certains palmiers, par exemple, elle peut se situer parmi les feuilles, donc tout en haut, ou sous les feuilles, à la base de la gaine foliaire. Les fleurs peuvent permettre d’identifier un palmier, mais malheureusement, elle ne s’ouvrent que sur une très courte durée. Les graines, elles selon leur forme, leur couleur, les motifs à leur surface peuvent nous aiguiller. Le palmier royal nain ou palmier de noël est facilement reconnaissable à ses inflorescences portant des fruits d’un beau rouge vif à maturité (Adonidia merrilii).

Inflorescence du palmier dattier nain (Phoenix roebelenii)
L’inflorescence du palmier dattier nain (Phoenix roebelenii), les fleurs mâles de couleur blanc crème forment des grappes retombantes


Sur certains palmiers, ce sont les fruits comestibles qui nous donneront le meilleur indice pour les reconnaître comme le cocotier bien sûr, mais aussi l’Açaï (Euterpe oleracea) ou le palmier dattier dont les dattes n’arrivent pas à maturité sous nos climats trop humides, le parépou (Bactris gasipaes) plus répandu en Guyane qu’ici. Les palmiers font partie d’une famille, les Arécacées qui fournissent quantité de denrées utiles à l’homme, des lianes de rotins ou de raphias aux cœurs de palmier en passant par l’huile (de coco, de palme), de l’alcool (vin de palme), du sucre, des fruits, des noix, etc.

Pour aller plus loin dans vos identifications de palmiers, nous vous recommandons cet ouvrage spécialisé sur les palmiers de Martinique: Les palmiers des Antilles aux éditions PLB (la fameuse tranche rose) qui donne des précisions sur les lieux des photographies. Il est disponible en libre consultation à la pépinière. Pour en savoir plus, vous pouvez également consulter gratuitement les fiches cultures des palmiers de Martinique sur notre catalogue; elles présentent les éléments caractéristiques de chaque palmier et vous aideront à reconnaître les palmiers de la Martinique. En pépinière, nos jardiniers-pépiniéristes vous aideront à choisir un palmier adapté à votre environnement et à vos contraintes, n’hésitez pas à les solliciter, que vous souhaitiez un palmier à croissance rapide, ou plutôt lente, que vous souhaitiez le voir grandir en pot ou le voir culminer à plus de 30 mètres. 

Attention, certains végétaux, parfois appelé palmiers comme l’arbre du voyageur (famille du bananier), le Cycas revoluta (palmier de Sago), Zamia furfuracea (palmier carton), Carludovica palmata (qui sert à la fabrication du Panama, le fameux chapeau) ou le Pandanus (palmier à vis) ressemblent aux palmiers, en portent même le nom mais ne font pas partie de la même famille!

Les jardiniers-pépiniéristes de la pépinière des Trois Ilets vous attendent pour des conseils de plantation et d'entretien de votre jardin en Martinique ! Tél: 0596 68 61 59